@Sana Ben Ali • Plus ou moins sa petite amie Voilà presqu'un an que vos destins se sont entremêlés. Une rencontre au poste de police. Sana était là pour des histoires de paperasserie concernant son transfert d'unité. Anna, elle, semblait perdue. Le regard de Sana l'avait déjà remarqué à son arrivée, mais elle avait détourné la tête, laissant les officiers en charge de l'accueil des civiles faire leur job. Lorsque Sana quitte les lieux, Anna est elle aussi toujours là. Assise dans un coin sur l'une des chaises en plastique du hall principal, elle essuie quelques larmes du revers de la main, tentant, tant bien que mal, de ramasser ses papiers éparpillés. Sana avait continué son chemin avant de finalement faire demi tour. Ce n'était pas son job, pas sa place mais elle ne pouvait décemment pas la laisser dans un tel état. Connaissant parfaitement bien les débiles derrière le comptoir, ce n'était pas auprès d'eux que la brune trouverait grande aide ou réconfort. Alors bien qu'elle sente au fond d'elle qu'il aurait mieux fallu ne pas s'en mêler, Sana s'approche et s'assied aux côtés d'Anna. La suite ? Un regard échangé, une aide apportée, un conseil, un café de remerciement, un numéro de téléphone échangé ... Tout s'était passé très vite. Trop vite. Sana a rapidement compris qu'Anna avait le pouvoir de lui apporter tout le réconfort dont elle avait besoin. Le semblant de paix intérieure lui manquant depuis trop longtemps. Pour Anna, la rencontre avec Sana est passionnelle. Elle l'a dans la peau. Pour le meilleure et - malheureusement - pour le pire. Elle n'a jamais connu ça et souffre de ne pouvoir s'en dépêtrer. Sana est meurtrie, elle coule et fait beaucoup de mal à Anna dans sa chute. Leur dynamique n'est pas la bonne mais ni l'une ni l'autre ne semble pouvoir se passer de l'autre. Alors malgré les hauts et les bas, malgré les éloignements, les crises de larmes, les injonctions d'Anna et ses vaines tentatives de la quitter, ... elles finissent toujours par se retrouver. Pour une heure, une semaine ou un mois, avant que tout ne recommence. Encore et encore.

(Pour info : Sana est brisée depuis la mort de sa fiancée en mission, il y à deux ans. Elle en porte la culpabilité et s'enfonce dans diverses addictions. Entre ses excès d'alcool et autres substances, Sana semble également aujourd'hui incapable de quelconque fidélité. C'est une femme détruite qui se bat pour garder la tête hors de l'eau et qui ne désire pas volontairement faire du mal à Anna. C'est juste toujours plus fort qu'elle.)

extrait de fiche

Ton coeur battait la chamade, tu avais chaud, des palpitations, un esprit en éveil permanent, des migraines atroces et des sentiments divers éclatés aux quatre coins de ton être. Cela faisait très exactement 9 jours que tu n’avais plus rien touché (ni alcool, ni drogue, ni courbes féminines) et près d’un mois qu'Anna t’avait posé un ultimatum. Celui de te reprendre en main, d’arrêter les conneries et surtout celui de lui donner le temps. Le temps à elle de respirer et de voir “où elle en était”. Ces mots là dansent, eux aussi, sans fatigue dans ta tête.

Tu te retournes frénétiquement dans ton lit. Incapable de trouver le repos. Les draps glissent et tombent au pied du lit. Ton corps a mal. Partout. Il est tendu et le manque est criant. Le manque de tout. De substance mais aussi et surtout, d’elles. D'elle qui est partie trop tôt. D'elle dont tu as scellé le destin tragique sans pouvoir te pardonner. Mais également d'Anna. De ses bras qui te rassurent, de sa douce présence. Anna, ta méthadone. Un amour qui n'en est pas vraiment un. Tu te redresses soudainement, en sueur. Tout est douloureux. Tu as envie de pleurer, de hurler. Et malgré les signes évident de tes addictions ayant su laisser leur empreinte et s’immiscer en toi sinueusement, tu étais encore persuadée de pouvoir y arriver seule. De t’en sortir sans aide extérieure. D’ailleurs, tu l’avais promis à Anna. Une fois de plus. Chaque fois le même discours. Chaque fois le même échec. Cette fois, tu lui laissais le mois complet, et tu lui prouverais. Que tu pouvais le faire. Sobre, clean, fidèle, … Tu avais, à nouveau, voulu y croire et t’accrochais encore et toujours à cette idée et cet idéal pourtant bien incertain. Une illusion de bouée de sauvetage. D’ailleurs, tu n'as jamais encore été capable de tenir. Il y a toujours une excuse et ce n’est jamais de ta faute. Mais lors d’une énième cuite arrosée et saupoudrée, tu avais revu les images de ce matin là. De la mission. Du chaos, du sang, des cris. L’arrivée d'Anna à cet instant et sa découverte de ta descente aux enfers. Ce flashback, c’était il y a presque 10 jours. Et tu tenais. Fébrilement. En perpétuel équilibre sur un fil au dessus d’un précipice, mais tu tenais.

Pourtant, ce soir, ça ne va pas. Plus. Tu as l’impression de virer folle, l’attente est insupportable et ton corps te torture. Tu vérifies les dates, tentes un rapide calcul mais tout s’embrouille. Tu ne dois plus être trop loin de ce mois de répit. Tu as besoin de la voir, qu'elle t'aide. Égoïstement. Tu te relèves avec hâte, files sous une douche presque froide, enfile un jeans, un tee-shirt et sautes dans ta voiture. Au vu de ton état, tu t’épargnes le danger de la moto et c’est peut-être mieux comme ça.

Devant l’entrée de chez Anna, tu sens ton ventre se tordre. De peur. Celle du rejet. Mais poussée par un élan plus fort que toute rationalité, tu frappes doucement sur la porte en bois de couleur pastel. Tu ne veux pas faire de scène. Pas comme les autres fois. Tu attends. Quelques longues et interminables secondes. Tu as déjà le visage baissé, prête à encaisser l’échec, lorsque ladite porte s’ouvre. Le visage d'Anna apparait et tout semble s’éclairer. Tu ne peux réprimer un sourire et une mine soulagée. Tu avances d’un pas dans une certaine précipitation que tu contiens malgré tout avant de prononcer d’un ton doux, presque suppliant et surtout plus rapide qu’à ton habitude : “Please don’t close it back … I … I really want to see you. I miss you … ” . D’aucuns diraient que tu as un fameux culot. Que tu dépasses à nouveau les limites. Alors que d’autres y verraient là l’appel à l’aide d’une femme maladroite, malade et perdue … Tu n'étais pas celle qu'il fallait à Anna et Anna n'était pas celle qu'il te fallait, et pourtant ...

@"à venir"  • La soeur de la défunte fiancée de Sana A venir !